Retour sur la formation “Chantier des collections”
Les 12, 13 et 14 mars derniers, une formation exceptionnelle sur la conservation préventive consacrée au chantier de collections s’est tenue au Musée archéologique de Namur. Ce dernier, intimement lié avec la Société archéologique de Namur qui lui confie une partie de ses collections archéologiques, a profité de son déménagement pour partager son expérience avec d’autres professionnels du secteur… Que retenir de cet événement ?
Plus d’une douzaine d’institutions pour près de 20 passionnés se sont ainsi réunis. Le premier jour, Marie-Hélène Schumaker, de l’Agence wallonne du Patrimoine, nous a transmis les notions théoriques d’un chantier de collections et nous a fait découvrir leur application dans les réserves archéologiques de la Région wallonne. Forte d’une solide expérience et d’une passion débordante, elle nous a conseillés, avertis et recommandés avec précision ; si le chantier des collections peut effrayer par l’immensité des tâches à effectuer, une préparation rigoureuse et millimétrée ainsi qu’une division des tâches à absolument respecter permettent de rendre l’épreuve passionnante et humainement touchante. L’entièreté de l’institution doit se mettre en chantier ; tout le monde, quel que soit le poste, est utile et possède des compétences propres à intégrer dans le projet.
Un chantier des collections, c’est aussi l’opportunité de réaliser un récolement de ses collections. Des pièces cachées ou perdues sont ainsi redécouvertes tandis que l’état des lieux de la conservation de la totalité des collections doit être envisagé. Des exceptions aux normes de conservation préventive peuvent alors surgir : certains objets du Musée archéologique de Namur étaient conservés dans diverses vitrines non adéquates depuis plusieurs décennies mais leur immobilisme et la constante de température a permis une conservation étonnante. Comme quoi…
Lors des deux autres journées, l’ensemble des participants s’est rendu à la Halle al’Chair, lieu emblématique qui accueille encore le Musée archéologique de Namur désormais fermé. Une grande partie des collections visibles lorsque le musée était ouvert est à déplacer. Le personnel scientifique de la société et du musée, supervisé par Marie-Hélène, nous a alors appris à réaliser le coffrage des collections tout en respectant les normes de conservation préventive à appliquer aux pièces selon leur matière, leur fragilité et leur spécificités. Pour ma part, j’ai pu manipuler des céramiques sigillées, des vases en verres et des objets en bronze du Haut-Empire ainsi que des colliers d’ossements de la Préhistoire.
Un Vademecum sur le chantier des collections réalisé au musée est en cours de préparation. Nul doute que son utilité sera indéniable pour toute autre institution muséale, qu’elle soit de type archéologique ou non. Musées et Société en Wallonie se chargera donc de le faire parvenir à tous ses membres dès qu’il sera complété.
Sachez aussi que je consacrerai prochainement un article de la Lettre du Patrimoine à cette problématique.
Voici la liste des institutions qui ont participé au succès de cet événement :
– Agence wallonne du Patrimoine
– Cedarc / Musée du Malgré-Tout
– Château Fort de Logne
– Écomusée du Viroin
– Forum antique de Bavay / Hôpital Notre-Dame à la Rose
– Musée de la Céramique
– Musée archéologique de Namur
– Musée des Transports en Commun
– Musées et Société en Wallonie
– Services des musées de la Ville de Charleville-Mézières
– Société archéologique de Namur
– Tour d’Anhaive
– Université de Liège (ULiège) : étudiantes en archéologie
Dans le respect du RGPD, je ne peux pas afficher le nom des participants ainsi que leurs adresse email. N’hésitez donc pas à me contacter via romain.jacquet@msw.be pour que je vous fasse parvenir la liste complète.
En bonus, voici le reportage vidéo de la RTBF réalisé le deuxième jour ainsi que différentes photos utiles pour votre institution.