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Développement durable – Visite de terrain au M Leuven – 16.02.2023

Le jeudi 16 février 2023, un groupe diversifié d’employés du patrimoine et des musées a visité le M Leuven, où nous avons découvert de première main la progression du musée en termes de durabilité et avons discuté des projets et plans de chacun pour travailler de manière plus durable dans le secteur du patrimoine. MSW y était représentée par François-Louis de Schaetzen, chargé de projets.

Cette activité fait partie d’un processus de mise en réseau en coopération avec FARO et fait suite à une visite de terrain au Musée Plantin-Moretus en 2022.

Peter Bary, directeur de M Leuven, a accueilli le groupe et l’a immédiatement invité à réfléchir au contraste entre la durabilité culturelle et la durabilité environnementale. Ce n’est pas toujours évident dans le secteur du patrimoine, fondé sur un modèle économique vieux de 500 ans.

Benedicte Dierickx, responsable du dépôt et membre de l’équipe écologique transversale de M Leuven, a ensuite expliqué ce que la durabilité signifie pour le M et comment, à l’aide d’un plan d’action, elle peut renforcer ses ambitions.


Progressivement

Le M Leuven a rouvert ses portes en 2009 après une rénovation complète qui a permis de relier les différents bâtiments entre eux. Le bâtiment, qui attire l’attention dans le centre-ville de Louvain, capte toujours l’imagination de nombreux visiteurs grâce à sa lumière, son espace et son agencement, mais la rénovation selon les normes en vigueur à l’époque s’est depuis avérée partiellement dépassée. En 2013, M Leuven a mis en place une équipe écologique en collaboration avec Greentrack, alors basée à Louvain, d’où ont découlé des actions plus modestes, telles qu’un “panache vert” pour inciter les collaborateurs à éteindre leurs écrans et à prendre les escaliers plutôt que l’ascenseur. La même année, Leuven 2030, la force motrice qui vise à rendre Louvain climatiquement neutre, vu le jour et aujourd’hui un large partenariat avec des organisations de tous les horizons de la société louvaniste.

Le M a été impliqué dans ces initiatives dès le début et a joué un rôle de leader. Ce n’est qu’en 2020 qu’une bouffée d’air frais parmi le personnel engagé dans l’éco-équipe a donné un nouvel élan aux ambitions durables du musée. Leur propre “livret vert” interne, qui fait office de guide pratique, joue un rôle important à cet égard et va au-delà des petites actions. En outre, M reçoit des conseils de Ki Culture, une organisation internationale qui soutient le développement durable dans le secteur culturel et qui se concentre sur les Objectifs de Développement durable (ODD). Ki Culture s’appuie sur un réseau international de musées et de personnel et encourage les musées à formuler leurs propres objectifs de développement durable et plans d’action.

M va de l’avant et se concentre sur quelques thèmes : les déchets, la sensibilisation (des collègues), la gestion durable, l’énergie, l’eau et la biodiversité.

Plan d’action

L’élimination des déchets a été abordée en premier lieu. Par exemple, l’équipe écologique a remplacé les poubelles individuelles par des poubelles de tri, les matériaux tels que les vitrines sont réutilisés autant que possible et trouvent une seconde vie via la Banque de matériaux ou directement dans l’académie, les écoles ou les mouvements de jeunesse locaux, les appareils électriques inactifs retournent à un point de collecte Recupel, et ainsi de suite.

Les fruits à portée de main ne sont pas seulement cueillis rapidement, ils stimulent également la motivation de tous les employés du musée à agir de manière durable.

En effet, il est utile que tous les employés soutiennent les ambitions durables. Sensibiliser les collègues, par le biais de bulletins d’information et de moments d’information, est un premier pas. Mais il faut aussi motiver le personnel par des interventions apparemment mineures, par exemple en rendant la fête du personnel végétarienne, en encourageant les boîtes à lunch réutilisables et en participant à des réseaux de durabilité. Le musée s’efforce également d’étendre ces initiatives à l’extérieur afin d’inspirer les visiteurs.

En termes de gestion, le musée tente de faire de la durabilité la norme par le biais d’interventions très pratiques, en utilisant des notes sur les déchets, des critères de durabilité dans les cahiers de charges et par le biais de scripts et de manuels pour les événements, par exemple la standardisation des gobelets réutilisables et la restauration végétarienne.

L’énergie, comme pour la plupart des musées en raison de l’importance du contrôle du climat, représente un défi majeur. Grâce au soutien financier de la ville, le M a installé un groupe de froid en 2022 et, par le passé, deux centrales de cogénération : celles-ci produisent de l’eau chaude et chauffent les bâtiments, tout en fournissant de l’électricité. Bien qu’ils admettent volontiers qu’ils ont encore beaucoup de chemin à parcourir, ces interventions ont déjà permis de réduire la consommation d’énergie de 10 % en 2022 par rapport à l’année précédente. Pour les petits transports, le musée a acheté un vélo cargo électrique, et pour les plus grands, il a opté pour des camionnettes électriques.

Seule l’eau du robinet est servie lors des événements et des mesures sont prises pour collecter autant d’eau que possible. Ils recyclent l’eau de pluie pour les toilettes des visiteurs et, à l’avenir, pour le jardin écologique et la prairie fleurie déjà ensemencée

Et puis, il y a un certain nombre de travaux en cours. Ce qui précède est un bon mélange de petits et de grands pas, chaque fois soutenus par l’ensemble de la direction et de l’équipe du personnel.


Diversité et bien-être

La boutique et la brasserie sont un défi pour de nombreux musées qui souhaitent les remplir de manière durable. M a inscrit la durabilité comme critère explicite dans la recherche d’un opérateur dans le cahier des charges. Barboek, en tant qu’opérateur actuel, répond à ce critère. Vous y trouverez des livres d’art (d’occasion). En plus d’une délicatesse, vous pouvez également commander un café pour quelqu’un d’autre qui en a besoin mais qui ne peut pas se le permettre, une initiative de l’asbl Enchanté.

De son côté, le groupe de travail sur le bien-être examine ce qui peut être amélioré pour son propre personnel et comment maintenir les niveaux de satisfaction, notamment au moyen d’un baromètre du personnel.

Accessibilité et participation

L’accessibilité et la participation, explique Sofie Vermeiren (responsable de la médiation des publics), sont également des thèmes importants pour M : comment créer un lien durable avec le public par le biais de la médiation des publics et impliquer tout le monde ?

Il est évident que l’entrée doit être accessible à tous, quelles que soient les limitations physiques, et qu’une signalisation suffisante est nécessaire dans tout le bâtiment.

C’est pourquoi M joue avec différentes formes de présentation, adaptées à différents types de public et en accord avec la diversité de l’art exposé. Le musée utilise une liste de contrôle pour la médiation avec le public et a mis au point une offre spécifique pour les personnes ayant des besoins particuliers (de la démence aux malvoyants). Dans le même temps, elle organise également des visites mystères à des fins de vérification. Toujours extra muros, avec des ateliers à l’hôpital pour enfants, des collaborations avec les écoles et la prison auxiliaire, le M contribue à la vie sociale et touche des personnes qui, autrement, ne pourraient pas ou difficilement entrer dans le musée.

Parmi les exemples de projets participatifs, citons “Boundless Hospitality” (2017), “Students at M” (2019) et “Intergenerationality” (2021), Students at M” (2019) et “Intergenerationality” (2021). “Boundless Hospitality”est un projet dans le cadre duquel des personnes issues de l’immigration ont créé une exposition ou une présentation sur l’hospitalité. Par l’intermédiaire des participants, M a ainsi atteint des communautés moins évidentes. “Students at M” est un concept similaire, mais avec des étudiants. Le Covid-19 a limité les possibilités d’ “intergénérationnalité”, mais avec le jeu numérique “De 10”, ils ont trouvé une alternative intéressante et ont même étendu leur portée à l’ensemble de la Flandre. L’un des effets a été que le personnel de M juge désormais les œuvres avec une perspective très différente et ose regarder au-delà de la valeur historique de l’art.

Après cette présentation détaillée, le personnel de M a emmené les participants dans plusieurs visites, réparties entre les thèmes de la “construction”, de la “production” et de la “participation et accessibilité”. L’après-midi, les participants se sont répartis en petits groupes autour de trois tables de discussion aux thèmes identiques.


Tour de table

Eva Jacobs et Delphine Maenhout (musées d’Anvers) ont parlé du lancement d’un parcours de durabilité en collaboration avec Henry McGhie. Ce parcours réunit 10 musées municipaux et toutes sortes de services de soutien hébergés ailleurs dans l’administration de la ville. Ils ont mis en place un réseau d’apprentissage pour se renforcer mutuellement grâce au partage des connaissances et de l’expertise. Chaque musée a également mis en place une équipe verte. Après une analyse des forces, des faiblesses et des angles morts, six webinaires vont suivre. L’objectif de ce processus est, d’une part, d’oser faire des choix par musée et, d’autre part, de formuler une déclaration de mission pour le groupe.

Benedicte Dierickx (M) a présenté aux participants les petits et grands problèmes du musée autour de différents thèmes, à savoir le Bizot Green Protocol, rendre le transport plus durable, rendre les étiquettes, les autocollants et les textes de salle plus durables et enfin comment impliquer le public dans une opération durable d’une part et les artistes, les scénographes et les conservateurs d’autre part.

Monique Verelst (FARO) a travaillé sur une cartographie des sous-thèmes de la durabilité dans l’ensemble de l’organisation et a échangé à ce sujet avec ses voisins de table. Ce faisant, elle a cherché des lacunes dans le diagramme et a demandé aux participants où se situaient les priorités.

Suite au retour d’information, des questions d’apprentissage autour des différents sous-thèmes sont à l’étude et des réseaux d’apprentissage pourraient voir le jour à l’avenir autour de thèmes spécifiques.


Envisager 2024

Après un retour en plénière sur les discussions de table, nous avons clôturé la journée par un court sondage auprès des participants : quels thèmes et lieux souhaiteraient-ils étudier lors de la prochaine consultation sectorielle ? À suivre ! Surveillez le site web de Pulse et leur bulletin d’information pour connaître les prochaines activités. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à contacter Ruben.

Avec les contributions et les remerciements de Benedicte Dierickx, Maarten Janssen et Tosca Tachelet (M), Julie Lambrechts, Monique Verelst, Tine Hermans et Wouter Lammens (FARO), Finn Van Dinter et Lenie Steels (Pulse).

 

Compte-rendu original rédigé par Pulse – Traduction en français effectuée par MSW

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