
La gratuité dans les musées de Québec pose question
Alors que la Société des musées du Québec (SMQ) diffusait jeudi son bilan du premier dimanche gratuit, des critiques fusent du milieu. « Cette mesure est un lapin qui sort d’un chapeau à la veille des élections, improvisée à des fins électorales », illustre en requérant l’anonymat une personne importante du réseau muséal. « C’est une idée citoyenne absolument louable dans l’intention, mais on doit s’interroger sur son application, ses résultats à long terme et ses impacts. »
Le 3 juin dernier, 65 musées étaient ouverts gratuitement, selon le cabinet de la ministre ; 16 autres, saisonniers, s’ajouteront en juillet. La SMQ a comptabilisé, pour 45 musées membres ouverts, 8 722 visiteurs. Plusieurs membres de la SMQ anticipent des pertes financières supérieures à ce qui est prévu par le ministère de la Culture (MCC), même s’il s’est engagé à rembourser toutes les gratuités, indique le directeur de la SMQ
La mesure de gratuité des musées québécois se serait inspiré de leurs homologues parisiens. « Le modèle français de financement est différent », rappelle Stéphane Chagnon. « Les musées y sont soutenus à 100 % par l’État », alors qu’ici, ce n’est jamais à plus de 50 % pour les opérations et l’accomplissement de la mission. « Il y a un “mur-à-mur” imposé qui fait sourciller », explique la source confidentielle. Le 30 mai, la SMQ dénonçait aussi l’absence de consultation sur le sujet. Son directeur précise que l’application à l’aveugle se fait sans considérer les multiples visages des musées du Québec, de leurs modèles d’affaires et de leurs clientèles. « On demande au ministère une souplesse dans l’application de cette mesure citoyenne. »
L’article complet du quotidien Le devoir est à consulter via l’adresse ci-contre.